Ce discours rejoint une critique de longue date portée par les organes de lutte contre la corruption à Madagascar. Les entités du Système Anti-Corruption malgache ont plusieurs fois mis au pilori les immunités diverses – parlementaires, administratives ou judiciaires – en tant que freins notoires à la justice. Dans nombre d’affaires sensibles, ces protections ont servi à retarder, voire empêcher des poursuites.
Fier de son intégrité, le sénateur a tenu à rappeler qu’il n’aura jamais affaire aux instances anti-corruption.
« Je ne serai jamais convoqué par le PAC ou le BIANCO (…). Même si cela ne m’enrichit pas, l’intégrité est mon choix. Je ne veux pas devenir riche par des pratiques douteuses. Je suis fils de roi, dans le Sud-Est cela signifie beaucoup. Je ne suis pas n’importe qui pour salir mon nom », a-t-il déclaré, d’un ton à la fois solennel et provocateur.
Encourageant le ministre de la Justice dans sa volonté de rester droit et ferme, le sénateur a déclaré : « Il faut être audacieux pour occuper ce poste. Restez debout jusqu’au bout ! Ne cédez à aucune pression, surtout de la part de ceux qui ont un mandat. » Il a également insisté pour que le ministère garde la main sur les mutations de magistrats, sans intervention extérieure : « Si vous décidez de muter un magistrat, vous seul en connaissez la raison – ancienneté ou autre. Si un parlementaire intervient, il vaut mieux que ce soit vous qui ayez le dernier mot. »
Dans un autre point remarqué de son intervention, Iaban’i Kemba a défendu la relance du débat sur le transfert de criminels dans d’autres régions du pays, évoquant comme exemple la déportation d’Antsiranana vers Toliara. Une idée controversée mais qui, à l’entendre, mérite d’être reconsidérée dans le cadre d’une politique pénale plus ferme.
L.A.